22 févr. 2012

Teasing Master

Si une seule personne au monde devait faire une master class, ce serait certainement Hideo Kojima. Outre sa créativité et son indéniable talent (ce mec a quand même pondu la série des Metal GearSolid ou non – sans oublier Zone of the Enders et Boktai) il est l'un des plus grands maîtres, si ce n'est le maître incontesté, de l'art du teasing.

Pour ceux qui trouveraient que je parle chinois – en fait c'est de l'anglais, z'êtes mauvais – le teasing c'est l'art de donner envie, de faire baver les gens. Par exemple, la bande annonce d'un film peut être classée dans les méthodes de teasing, mais il en existe beaucoup d'autres. Un autre moyen, couramment utilisé par Kojima, est de lâcher l'air de rien une phrase assassine ou une petite bombe, comme il l'a fait ce matin avec une image, et une flopée de petits trucs pour faire baver – et parler – tous les geeks du monde.

En fait, on est tellement habitués à le voir lâcher des bombes, des infos (et désinfos), ou des indices cachés partout, que la moindre de ses déclarations est passée au crible. Et là, il n'a pas fait dans la dentelle. Tout commence avec un gentil tweet ce matin :

6 févr. 2012

Superman : Red Son

Quand Superman voit rouge, le monde est chamboulé.
Voilà une phrase pour définir Red Son. Avec un scénario sorti de l’esprit génial du grand Mark Millar (Kick-Ass, Wanted), ce roman graphique offre une réinterprétation magistrale de l’univers Supermanien.

Et si le vaisseau-couffin de Kal-El — le nom d’origine du Moïse kryptonien — n’était pas arrivé au milieu d’un champ de maïs dans un trou perdu du Kansas ? Si ce fameux vaisseau s’était crashé dans un kolkhoze soviétique ukrainien ? (C’est moi où ils ont un truc avec les k ?) Voilà le surprenant pitch qui pose les fondations de ce récit.

Superman – Red Son
Copyright © 2003 DC Comics
Cette uchronie écrite de main de maître nous offre une toute nouvelle version de la vie de l’homme d’acier, mais aussi de l’univers de DC comics. On y retrouve donc pêle-mêle ses plus grands ennemis, mais aussi ses alliés emblématiques comme ceux de la Justice League of America… Imaginez bien que certains ne seront pas forcément dans le même camp.

Personnellement, je ne suis pas un grand fan de Superman, je le trouve trop droit, trop borné, toujours obsédé par sa propre idée de la justice et de la perfection… Un peu comme Captain America en fait. Je trouve les deux aussi ennuyeux et beaucoup trop patriotes.
Cette histoire me rend pourtant Superman bien plus sympathique, peut-être parce qu’elle fait ressortir son côté sombre sans pour autant modifier sa personnalité. Un peu comme la rébellion de Captain America dans Civil War, pour pousser la comparaison.

Bref, Superman – Red Son est un roman graphique original et très bien écrit, dont la fin laisse quelque peu rêveur.
Toutefois, il mériterait d'être approfondis un peu, et laisse une petite amertume au goût de survol.


Superman – Red Son, édition française chez Panini Comics
Scénario : Mark Millar - Dessin : Dave Johnson, Kilian Plunket - Encrage : Andrew Robinson, Walden Wong - Couleur : Paul Mounts